Deux jours dans la boucle de Moisson

Jour 1 : Destination Moisson

Ce village pittoresque, bordé par la Seine, est un véritable havre de paix où l’on peut pleinement profiter du calme et de la nature au cœur des forêts et des vastes étendues sauvages. La magie opère à l’entrée du village. Des prairies, des arbres et une réserve naturelle… Des landes avec des bruyères et des genêts à perte de vue que l’on aperçoit en s’avançant sur un cheminement en bois tout spécialement aménagé.

Il existe deux itinéraires de randonnée, depuis la mairie, pour entrer dans cet univers. Les amoureux des grands espaces choisiront le parcours de sept kilomètres qui traverse la réserve naturelle. Ceux qui préféreront le panorama sur les falaises et marcher au fil de l’eau pourront alors emprunter le chemin des bords de Seine, long de six kilomètres. Pour poursuivre, certains souhaiteront peut-être pratiquer des activités. C’est possible à l’île de loisirs des boucles de Seine à Moisson, à quelques encablures du village. Aux beaux jours, une plage accueille les baigneurs. 

Le saviez-vous?  Moisson est lié à jamais à une épopée héroïque. C’est dans le village qu’ont eu lieu les premiers vols de dirigeables au début des années 1900. Pas moins de 14 engins ont été construits dans deux gigantesques hangars où étaient réalisées toutes les étapes de l’assemblage des aéronefs. Deux frères, Paul et Pierre Lebaudy, propriétaires de la plus importante compagnie sucrière française et domiciliés au château de Rosny-sur-Seine, une commune voisine, sont à l’origine de cette folle aventure. Leur histoire est retracée au musée de la Ballonnière, situé dans le bourg du village. Une stèle, érigée à leur mémoire, est également visible en bordure de la route de la Ballonnière, non loin de la réserve naturelle, là où était implanté leur parc aérostatique.

Durant la découverte de la boucle, il est conseillé de faire une halte à Lavacourt, un lieu-dit du village. Posez-vous et laissez-vous transporter dans l’imaginaire de l’impressionniste Claude Monet. Ce lieu offre une vue imprenable sur la commune de Vétheuil, où le peintre a vécu quelques années. Plusieurs de ses toiles sont d’ailleurs consacrées à cette localité. Et si vous avez envie de visiter Vétheuil, il est possible de traverser gratuitement la Seine de mai à septembre en embarquant à bord d’un bac qui assure des allers-retours entre les deux rives.

Jour 2 : Destination Mantes-la-Jolie

Pour découvrir des lieux culturels d’une richesse patrimoniale exceptionnelle qui méritent le détour. Culture, patrimoine et tourisme sont au menu de la journée. Commençons tout d’abord par le musée de l’Hôtel-Dieu qui se trouve en centre-ville à deux pas de la collégiale. Implanté dans la chapelle d’une ancienne institution médiévale, il est dédié aux peintres du Mantois notamment Maximilien Luce et Camille Corot. On y découvre également l’histoire de la ville par le biais d’anciennes cartes postales mais aussi des sculptures médiévales.

Après cette étape, vous l’avez vu en allant au musée, visitez l’imposant édifice juste à côté. Il s’agit de la magistrale collégiale, datant du XIIè siècle. Il faut lever la tête pour apercevoir le sommet des tours, plantées de chaque côté du portail. Elles culminent à 61 mètres de haut. Ça vous rappelle quelque chose? Le monument comprend des similitudes avec un autre site beaucoup plus connu. Cette vaste église gothique a été construite peu avant la célèbre Notre-Dame de Paris. D’ailleurs la collégiale de Mantes-la-Jolie porte le surnom de « Petite sœur » de Notre Dame de Paris. Pourquoi me dites-vous? Elles ont un point commun, facile à identifier : les deux tours de la façade principale. C’est un avant-goût car une fois à l’intérieur, le visiteur en prend plein les yeux. La nef médiévale est le vaisseau amiral avec des colonnes de 29 mètres de haut. Avancez vers l’autel puis retournez-vous pour admirer la rosace qui est l’une des plus anciennes de France. 

Rendez-vous maintenant un peu plus loin à une centaine de mètres de la collégiale. Prenez la direction de la Seine et empruntez la passerelle qui enjambe le fleuve. Cet ouvrage impressionnant de 204 mètres de long en arc de cercle, qui offre un point de vue idéal sur les berges, permet de rejoindre l’île aux Dames et le théâtre de verdure. En face, on découvre les vestiges du Vieux Pont de Limay. Il ne reste que quelques arches mais il est prévu d’aménager une passerelle afin de rejoindre la rive droite. Datant du XIIè, il a été partiellement détruit en 1940 durant la seconde guerre mondiale. Au début des années 1960, le cinéaste François Truffaut l’immortalise en y tournant une scène de son film Jules et Jim. Catherine, l’épouse de Jules interprétée par Jeanne Moreau, se donne la mort en empruntant un pont détruit avec sa nouvelle voiture…

Pour clore cette escapade, il est possible de prolonger la balade sur les bords de Seine ou encore sur l’île l’Aumône avec sa ferme pédagogique et son chemin de randonnée bercé par le chant des oiseaux. Elle se referme ainsi comme elle avait commencé dans la boucle de Moisson au cœur de la nature.

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